Le premier écomusée de France et de Méditerranée est à Cannes
Les sculptures de l’écomusée sous-marin de Cannes, inspirées de six visages cannois et réalisées par le célèbre artiste international britannique Jason deCaires Taylor, amoureux de la ville, ont pris place à quelques dizaines de mètres du rivage de l’ile Sainte-Marguerite en début d’année 2021.
« Quelle joie de pouvoir contempler l’aboutissement de ce magnifique projet ! Mêlant beauté et pédagogie, l’écomusée sous-marin de Cannes symbolise mon attachement à deux valeurs fondamentales : la nécessité culturelle et la préservation de l’environnement. L’œuvre de Jason deCaires Taylor est une œuvre forte, artistique et écologique, immergée dans un environnement précieux, où les fonds marins ont été restaurés et sont désormais protégés. En 2015, j’avais été frappé par les images de son travail au Mexique. Elles étaient puissantes et oniriques, avec une vraie dimension écologique. L’installation des sculptures à Cannes sanctuarise aujourd’hui une zone de baignade agrandie, un écrin propice à la découverte de la vie sous-marine. Les eaux y sont claires, le sol, sablonneux, les statues devraient pouvoir jouer leur rôle d’hôtes pour la faune et la flore. Nous y avons interdit le mouillage des bateaux. Ce sera un endroit réservé à la baignade, aux nageurs venant du rivage à une centaine de mètres de là. Le traitement des visages proposé par l’artiste, à la fois poétique et grave, est une ode à la splendeur de la biodiversité marine et au devoir de la protéger. »
David Lisnard, maire de Cannes
L’œuvre de Jason deCaires Taylor est une œuvre forte, artistique et écologique, immergée dans un environnement précieux, où les fonds marins ont été restaurés et sont désormais protégés.
Enthousiasmé par l’idée de David Lisnard qui avait proposé au sculpteur de réaliser son premier écomusée sous-marin de France et de Méditerranée à Cannes, Jason deCaires Taylor, dont la démarche sociétale et environnementale a fait le tour du monde, a imaginé pour la ville une œuvre inédite inspirée par le thème du masque.
D’une hauteur de deux mètres et d’environ dix tonnes chacune, les six statues composant le musée ont été fabriquées dans du matériau marin écologique à PH neutre offrant un refuge à la vie subaquatique. Immergées à une distance allant de 84 à 132 mètres du rivage et une profondeur de 3 à 5 mètres, les sculptures sont accessibles au plus grand nombre de plongeurs équipés simplement d’un masque et d’un tuba. La thématique, choisie conjointement par le Maire de Cannes et par l’artiste, évoque le mystérieux Homme au masque de fer, qui fut emprisonné onze ans sur l’île, et rend aussi hommage au 7e art dont Cannes est l’écrin.
Jason deCaires Taylor est un artiste britannique mondialement renommé pour la qualité de son travail et son engagement actif en faveur de la protection des milieux sous-marins. Il a peuplé de ses silhouettes troublantes les eaux de Lanzarote, de la Tamise, des Bahamas, de Cancun, d’Oslo et de Grenade (œuvre désignée par le magazine National Geographic comme l’une des 25 merveilles du monde) et c’est à Cannes que Jason deCaires Taylor installe ses nouvelles créations. La cité des festivals est ainsi la seule ville de France et de Méditerranée à proposer un tel musée artistique et écologique sous-marin. De nature évolutive, ses œuvres écologiques et poétiques constituent des récifs servant de refuge à la vie sous-marine et sensibilisent le grand public à la nécessité de préserver la biodiversité marine.
La cité des festivals est ainsi la seule ville de France et de Méditerranée à proposer un tel musée artistique et écologique sous-marin.
L’extension de la zone protégée interdite aux mouillages sur un emplacement judicieusement choisi pour restaurer la biodiversité sous-marine
Le choix de l’emplacement des six sculptures s’est porté vers un site fortement anthropisé et dégradé, facilement accessible, ne nécessitant pas de matériel de plongée puisqu’un simple masque et un tuba sont suffisants. Son accès est gratuit et sanctuarisé par une interdiction de mouillage des navires. La zone de baignade (interdite au mouillage) au sein de laquelle ont été implantées les sculptures, est quadruplée et étendue à 29 000 m2, ce qui représente une plus-value en matière paysagère et environnementale pour ce site classé Natura 2000.
Le musée immergé écologique est en harmonie avec les activités de pêche et de plongée, et propice aux habitats des espèces animales et végétales à l’origine du classement du site. La mise en œuvre du projet s’accompagne d’un suivi écologique régulier de l’écosystème sous-marin de l’archipel des Iles de Lérins. Il constitue un observatoire privilégié de l’évolution de la biodiversité marine, cohérent avec la volonté de la Mairie de protéger cet espace naturel qui a d’ailleurs fait l’objet d’un nettoyage complet en octobre 2019, en partenariat avec ENEDIS.
Les masques : un thème propre à Cannes
Le thème des masques, choisi en collaboration avec la Mairie de Cannes, est un écho à l’histoire et au patrimoine culturel de la ville en faisant référence au fameux « Masque de Fer », célèbre prisonnier enfermé dans la prison d’État de l’île Sainte-Marguerite de 1687 à 1698. Figure emblématique de l’histoire locale, le Masque de Fer est également un symbole internationalement reconnu, invoqué depuis le 18e siècle pour dénoncer l’arbitraire du pouvoir absolu. En outre, ce thème entre en résonance avec le 7 e Art, dont Cannes est la capitale mondiale avec le Festival de Cannes, indissociable de l’histoire de la ville, et le projet de création d’une filière d’économie créative « Cannes on air ». Les sculptures évolueront avec le temps, se recouvrant d’algues, de coquillages et de coraux, devenant ainsi partie intégrante de l’écosystème marin local car leur texture rugueuse et leurs recoins permettent à la faune et à la flore marines de s’y réfugier et d’y prospérer.